Association Carrières

تعتبر اتفاقية القضاء على كافة أشكال التمييز ضدّ المرأة، أشمل وأحدث اتفاقية تخص المرأة على المستوى العالمي، اعتمدتها الجمعية العامة للأمم المتحدة وعرضتها للتوقيع والتصديق والانضمام بقرارها /34-180/ المؤرخ في 18 دجنبر 1979، تاريخ بدء التنفيذ 3 شتنبر 1981.

في مقدمة هذه الاتفاقية تأكد الدول الأطراف على أن ميثاق الأمم المتحدة يؤكد الإيمان بحقوق الانسان الأساسية، وبكرامة الفرد، وبتساوي الرجل والمرأة في الحقوق، وفيه أيضا تأكيد على مبدأ عدم جواز التمييز، الوارد في الإعلان العالمي لحقوق الإنسان، وكذلك التزام الدول الأطراف في العهدين الدوليين الخاصين بحقوق الانسان بواجب ضمان مساواة الرجل والمرأة في حق التمتع بجميع الحقوق الاقتصادية والاجتماعية والثقافية والمدنية والسياسية، إضافة إلى جملة من التوصيات والقرارات والإعلانات المعتمدة من الأمم المتحدة، والتي تشجع على مساواة الرجل والمرأة في الحقوق، ثم تخلص هذه الدول الأطراف إلى الإعراب عن قلقها لاستمرار (تمييز واسع النطاق ضدّ المرأة)

على الرغم من كل ذلك، ومع التأكيد على أهمية الوازع الديني، لمقاومة أشكال عديدة من المظالم، وانتهاك حقوق الإنسان، ولا سيّما المرأة، شأنه شأن الكثير من النصوص القانونية التي تجرم ضروبا عديدة من التمييز، تبقى التقارير والاحصاءات الدولية، سواء تلك الصادرة عن الأمم المتحدة، أوعن منظمات المجتمع المدني في كافة أنحاء العالم، تثير المخاوف العديدة المتصلة بحجم هذه الانتهاكات، وشمولها العالم بأسره، ويبقى العمل على مناهضة التمييز ضدّ المرأة ونجاحه مرهونا بالحياد والنزاهة عن محاباة ثقافة دون أخرى.

إن أي تمييز في السلوك الإنساني، هو في اعتبار الشرعة الدولية لحقوق الإنسان، وكذلك الثقافة الكونية المعاصرة، انتهاكا لمبدأي المساواة في الحقوق واحترام كرامة الانسان، والتمييز بسبب الجنس. إضافة لذلك هو إعاقة لنمو ورخاء المجتمع والأسرة، وعقبة في وجه التنمية الكاملة لقدرات المرأة في خدمة بلدها والبشرية، لأن التمييز ضدّ المرأة، عبر حشرها بعمل محدد لها سلفا، ومنعها أو إعاقة حقها في اختيار العمل الذي ترتضيه، هو تعطيل لنصف قدرات المجتمع. لهذا تلجأ الأسرة الدولية الى الإيمان بأن النظام الاقتصادي الدولي الجديد، القائم على العدل والإنصاف، سيسهم إسهاما بارزا في النهوض بالمساواة بين الرجل والمرأة، وفي هذا اعتراف بأن إعلان النوايا، والتوصيات، والرغبات، سواء ذات الطابع الدولي أو المحلي، الديني أم الاجتماعي، لا تستطيع أن تردع على نحو مقبول، ضروبا من السلوك الإنساني المتجاوز لحق الآخر، سواء كان هذا الآخر رجلا أو امرأة، ما لم يتحقق النهوض بالتقدم الاجتماعي والتنمية، باعتباره الضامن الأهم لتحقيق المساواة الكاملة بين الرجل والمرأة.

Publié le 12-10-2005 sur www.tanima.ma par mouaamou moulay el mokhtar

A l'occasion de la rentrée 2005, le bureau de terrain de Global Rights ( auparavant le Inetrnational Human Rights Law Group) annonce l'ouverture de son Centre de Ressources sur les Droits Humains de la Femme.

Depuis son ouverture il y a 5 ans, le Centre accueil chaque année des centaines de lecteurs, en particulier les avocats,juristes, étudiants en droit, les activistes en droits humains, les membres des ONGs ainsi que les étudiants et chercheurs en études féminines.

Ressources

  1600 ressources en arabe, français, anglais, espagnol et amazigh.

  Etudes, collections, rapports, mémoires et thèses, romans, manuels et guides pratiques, données statistiques et références, guide de formation, codes juridiques nationaux marocains et autres conventions internationales, revues et journaux, vidéos, cassettes et des centaines de brochures des ONGs marocaines et internationales.

  Sujets des ressources concernant :

• Les droits humains.

• Les droits humains de la femme.

• La situation de la femme au Maroc, au Maghreb et dans le monde arabe.

• Les femmes et Islam, mouvements féminins.

• Les droits des enfants.

• L'éducation des droits humains, la gestion et le renforcement institutionnel des ONGs.

  Panneau d'annonces avec :

• Activités des ONGs.

• Appels d'offres des bailleurs de fonds et stages de formation à l'étranger sur les droits humains.

  Salon Multimédia avec :

• Une télévision équipée d'un magnétoscope et d'une vidéothèque.

• Possibilités de suivre les actualités.

• Possibilités de regarder les vidéos sur les droits humains de la femme.

• Possibilité d'organiser des screenings des vidéos.

  Salle de rencontre

Modalités d'utilisation

  Ouvert aux membres des ONGs, activistes, chercheurs, enseignants, étudiants, journalistes, avocats, juristes et tous ceux qui s'intéressent aux droits humains de la femme.
  Ouvert en permanence du lundi au vendredi de 9h à 16h.
  Ouvert les week-ends et les soirs sur simple réservation à l'avance.
  Inscription avec une photocopie le la pièce d'identité.
  Consultation sur place avec possibilité de commander des photocopies à tarif réduit.
  Café et thé à volonté.

Coordonnées

Global Rights : Partenaires pour la Justice
3 rue Oued Zem appt.4
Rabat Hassan 10000
Téléphone : 037.66.04.10
Fax : 037.66.04.14
E-mail : wrapmorocco@globalrights.ma
site web : www.globalrights.org

Deux jours après avoir passé ma soutenance d’ingénieur j'ai eu un appel pour un entretien dans une Banque, le RDV était donné pour le lendemain à 17h00.

J'y suis allée, j'ai rencontré le responsable de la salle des marchés qui m'a passé un entretien d'1h , c'était purement technique et portait  sur tout ce qui est relatif au travail dans une salle de marché. Puis il m'a donné un autre RDV pour un autre entretien une semaine après.

Cette fois ci je l'ai passé avec le directeur financier et ça a duré plus d'1 heure. Il a posé des questions sur l'actualité financière, les données du marché et il a terminé par des questions pour voir ma motivation au poste proposé (un poste de front office).

Quelques jours après ils m'ont rappelé pour me donner un rdv pour passer par la commission. Le RDV était à 10h.

J'y suis allée, j'ai commencé par remplir un formulaire, puis une demi heure après je suis entrée. La commission était formé de 4 personnes (le responsable de la salle des marchés, le D. Financier, et deux personnes des RH). Il y avais bcp de questions tout d'abord par rapport à mon cv mes stages ensuite mes motivations ma carrière. En tout cas l'entretien s'est très bien passé, j'ai répondu à toutes leurs questions et à chaque fois je voyais se dessiner un sourire de satisfaction sur leurs visages.

Ces entretiens je les avais passé entre fin juin et début juillet. La fin d'août n'ayant eu aucune réponse j'ai contacté le responsable de la salle des marchés. Il était en congé mais il m'a confirmé que m'a candidature a été retenue et il était juste question de temps.

Entre temps j'ai eu une offre dans une petite société de service que je ne me suis pas permise de refuser puisque je n'avais encore rien de concret de la part de

la Banque.

Deux semaines après ils m'appèlent pour un dernier entretien avec les RH, un entretien formel juste pour se mettre d'accord sur le salaire et signer le contrat.

J'ai démissionné de la société où j'avais commencé le travail et le jour J je suis allée voir le responsable des recrutements qui m’avait donné un rdv à 9h. J'ai du attendre pratiquement 30 min debout dans les couloirs.

Une fois arrivé il m'a fait entrer, il a pris le temps de chercher mon dossier l'ouvrir et le feuilleter. Puis il ma fixer des yeux et m'a demandé

X: Les appréciations de la commission sont très bonnes ….. il m’ a fixé des yeux …. Depuis quand tu portes le voile ?

M: Pratiquement 4 ans

X : c'est bien ça ne fait pas trés lgtps. et ta maman le porte aussi

M: oui mais de manière plutôt relâchée

X : oui oui comme toutes nos mères. et ta famille en générale?

je répondait avec un air de plus en plus surpris

M: dans ma génération de cousines, il n y a que moi qui le porte, il y a également quelques tantes mais pas toutes.

X : c'est bien, et puisse je savoir pourquoi tu l'as porté, je veux dire est ce par conviction ou pour toute autre raison.

M: c'est plutôt par conviction 

X : et si on te demandait de l'enlever

M: il y a t'il bien une raison convaincante pour que je l'enlève? Je crois que le temps est révolu et le voile on le voie maintenant plus comme une manière de s'habiller que comme un signe de religion. et les femme voilée sont aussi bien présentable que n'importe quelle autre femme.

En ce moment le Directeur des RH est entré. Je lui ai tendu la main pour le saluer.

D: Je m'excuse du retard, j'étais en réunion mais je suis content que j’aie pu me libérer au bon moment …. « sourire » ….et voir que vous êtes voilée

M :  « je lui ai rendu son sourire sans dire un mot »

X : On parlait justement de ça

D : non moi j’ai rien contre le voile,  ma femme même elle est voilé mais elle chez elle , elle ne travaille pas.

M : vous voulez dire par ça que les femmes voilées n’ont pas le droit de travailler ?

D : Non pas du tout, mais elles ne doivent pas travailler dans les banques, elles font fuir les clients, ou du moins elle n’en attire pas d’avantage.

M : Je croyais que les clients sont plus attirés par la qualité du service que par autre chose.

D : oui ça aussi, mais un client a besoin  aussi d’un sourire, d’une personne avec qui il peut plaisanter. En voyant devant lui une femme voilée il se sent plutôt coincé

M : Vous me parlez plus de traits de personnalité que d’autres choses, si une personne est amusante, même en portant le voile elle va rester amusante.

…Je commençais à me fatiguer et je n’arrivais pas assimiler la situation où j’étais. Je me posais 36000 questions. Est-ce que c’est leur manière d’évaluer la personnalité ? Est ce qu’il essayait tout simplement de voir ma réaction  quant à leur propos?..

D : Vous savez que le DG de

la BMCE

Mr

M : Mais il ne l’a pas fait, et on a toujours notre droit de travailler dans les banques

D : Oui mais il sait bien pourquoi il le veut ce n’est pas simplement pour être contre la femme voilée mais il sait que la femme voilée ne convient pas au travail de la banque. Et en plus toute femme, à mon avis ne doit pas être intégrée dans tout projet  sérieux, elle peut par exemple  tomber enceinte en plein projet et laisser tout tomber, ce qui nous  chamboule tout le travail.   

… et il est entré dans une discussion, qui me paraissait infini, sur le travail de la femme et il partageait à chaque fois ses propos avec le responsable recrutement. 

Moi j’étais comme plongé dans un puit j’entendais à peine ce qu’il disait. Un certain moment j’ai vu qu’ils ont terminé et ils se sont tournés tout deux vers moi comme s’ils attendaient une réponse. Moi j’en avais tellement mare que j’ai essayé de formuler ma dernière phrase pour ne plus rien dire après

M : Je respecte ce que vous dite même si je ne le partage pas. Vous avez beaucoup plus d’expérience que moi et vous savez certainement ce que vous êtes entrain de dire. En ce qui me concerne j’ai confiance en moi et parmi mes qualités c’est que je suis une personne responsable. Tout ce que je vous demande c’est de me donner la chance de vous prouvez ceci.

D : tout le monde dit ça au début mais après on ne voit rien du tout.

X : Je vois que vous demandez tel somme comme salaire. Vous ne trouvez pas que c’est bcp ?

M : c’est le salaire du marché, et en plus j’ai une autre offre dans la société A  qui me propose le même salaire

D : et pourquoi vous ne l’avez pas accepté ?

M : Je ne l’ai pas encore refusé

D : une proposition pareil il ne faut pas la rater, est ce que c’est par piston que tu l’as eu ? Les multinationales d’habitude ne recrutent pas les voilées !

M : Et pourtant j’y suis acceptée et sans piston

D : Je vous conseil de ne pas rater cet offre, et en ce qui nous concerne on vous rappellera si on a une réponse positive.

J’ai salué les deux hommes et je suis partie à peine réalisant ce qui s’est passé,

J’ai suivi leur conseil, et j’ai accepté l’offre de la société A. Un mois après il m’appèlent pour me dire que je suis retenue avec le salaire que j’ai demandé. J’ai refusé l’offre. Non pas à cause du mauvais souvenir que j’avais du dernier entretien. Mais je me suis dit que si les RH ont cette attitude envers la femme et la femme voilée en particulier, je ne peux pas espérer trouver des gens avec un meilleur esprit à l’intérieur. Puisque les RH sont la porte d’entrée et de selection. Et le pb va être reposer pour  mon évolution au sein de la banque.

Je suis lauréate de X promotion Y option Z,

J'ai lu ton message et automatiquement ça m'a rappelé mon cas et le cas de plusieurs filles qui portent le voile (au Maroc et ailleurs).

Je veux te raconter mon cas, pour te dire en fait, que tu n'es pas la seule à souffrir de cette situation et c'est une façon de te dire courage, on peut arriver à combattre cette discrimination vestimentaire!!

J’ai toujours porté le voile (dès l'age de 16 ans), j'ai intégré X avec, mais je ne m’attendais pas à ce qu'il me pose de problèmes (aux yeux des autres bien sûr) jusqu’au jour où j'ai eu mon diplôme et j'ai commencé à chercher du travail. Au début je ne mettais pas de photo, donc beaucoup de sociétés m'appelaient pour passer des entretiens. En moyenne, j'ai passé 25 entretiens et dans 15 d’entre eux on m’a explicitement dit que mon voile dérangeait.

Enfin, j'ai pu intégrer une multinationale cosmétique dans un poste purement commercial!!! (Ce qui ne correspond nullement à ma formation). Donc une fois un poste de contrôle de gestion s'est présenté dans la même entreprise je me suis portée candidate, le directeur financier était une marocaine qui ne voulait pas de voilée dans son équipe et elle me l'a dit aussi explicitement que possible ! Je précise sa nationalité car le directeur commercial avec qui je travaillais dans le commercial était un américain n’ayant aucun complexe par rapport au voile, pour lui ce sont les objectifs à atteindre qui comptaient (quoi de plus normal que ça) !

.   

Bref, je te raconte tout ça pour te dire qu'il y’a beaucoup de filles comme toi, d'ailleurs tous les organismes et établissements publics ne sont aucunement dérangés par le voile et il y’a également des boites qui l'acceptent même dans le secteur privé. Le cas des banques est très spécial !

Je te conseille d’être forte et j'espère aussi que ton cri de secours trouve des oreilles qui l'écoutent ! Bon courage !

Cette réponse peut également se faire considérer comme un témoignage, elle ne reflète pas moins la souffrance des voilées à cause d'un esprit pas toujours ouvert chez les recruteurs marocains (un resonsable américain est plus ouvert au port du voile dans le prochain récit qu'une responsable marocaine):

Salut les amis,

Je suis lauréate de X promotion Y option Z, j'ai intégré T (une banque) depuis 7 ans en tant que conseillère en gestion de portefeuille et j'ai rapidement fait mes preuves d'ailleurs 3 ans après, j'ai été nommée Responsable de leur principale agence à casablanca.
Il ya un an et demi, j'ai porté le voile, mais mon employeur l'a refusé catégoriquement sous pretexte que ça nuit à son image de marque et il m'a donné le choix entre deux solutions: l'enlever ou partir.

Ne pouvant me passer de mon salaire compte tenu de mes contraintes personnelles, j'ai accepté d'enlever le voile au bureau dans l'attente de trouver un autre job. Et depuis je suis à la recherche d'un travail mais en vain. En effet, j'ai envoyé mon CV ( photo avec voile) à plusieurs sociétés mais sans réponse . Je m'adresse aujourd'hui à vous dans l'espoir de trouver une solution à mon problème: si vous pouvez m'aider à trouver un travail avec mon voile, je vous en serais reconnaissante.

Merci d'avance!

Il ne s'agit pas d'un témoignage classique comme tel, mais ce petit appel d'aide en dit long sur la souffrance des femmes portant le foulard musulman dans leur recherche de travail au Maroc.

C'est bientôt la fin de ma dernière année d'études dans l'Institut de commerce le plus prestigieux au Maroc, là où on forme la crème de la crème qui est par la suite très recherchée et même très sollicitée sur le marché du travail.

À cette période, plusieurs firmes visitent notre cher institut, histoire de passer des entretiens d'embauche sur place, afin de ne pas rater les cerveaux brillants de ces étudiants fraîchement arrivés de la belle période des études. Seulement, ces étudiants, seront-ils aussi sollicités les uns que les autres? ou bien y'aura-t-il d'autres critères en jeu? ces critères, seront-ils objectifs? basés sur la compétence? c'est ce que j'espérais avant ma maudite expérience.

J'ai été tirée au sort avec huit autres futures lauréates parmi une promotion d'au moins 140 personnes, pour passer un entretien avec le responsable de ressources humaines d'une firme appartenant à un leader sur son secteur. Plusieurs de mes camarades m'enviaient, ne sachant pas que leur jalousie était pourtant vaine !

L'entretien commence, à priori tout se passe bien, on parle de mes réalisation professionnelles, de mes compétences extrascolaires, de mes compétences communicationnelles, le responsable en question est plutôt intéressé par mes reponses,  il a même la gentillesse de noter devant mes yeux ses impressions sur mes compétences sur une grille que j'arrive aisément à visualiser... Je vois des A et des A+ se défiler devant mes yeux, je suis plutôt optimiste. Finalement, on en arrive à la question la plus délicate, celle du salaire. Le responsable est surpris par le salaire que je propose, pourtant, c'est le salaire moyen du marché.

- Le salaire que vous demandez est très haut, on a une grille de salaire qu'on ne peut pas dépasser pour les nouvelles recrues, cependant, je vais noter le salaire que vous proposez tout de même!

Voulant être sure de mettre toutes les chances de mon côté, pour savoir à quel point le voile constituerait un obstacle même si mes exigences sont minimales, et surtout, étant donné que dans le mois qui suivait j'allais être dans un autre pays entrain de poursuivre mes études, avoir ce boulot était le dernier de mes soucis. Mon objectif unique était de savoir si, en répondant à tous les critères demandés, et en exigeant un salaire de misère relativement aux salaires du marché, je pouvais rêver de décrocher ce boulot, même avec le morceau de tissu sur ma têre qu'est mon voile.

- Euh, avant de le noter, quels sont les salaires que vous proposez sur votre grille de salaire?

- C'est xxxx Dh, vous en dites quoi?

Surprise de la nullité de la somme, mais voulant continuer mon test jusqu'au bout, je continue:

- Ok, vous pouvez le mettre tout de même, le salaire n'est pas tout après tout.

L'entretien est sur le point de prendre fin (normal, on a déjà passé une heure à discuter), lorsque le responsable touche au point critique:

- Vous savez, je ne suis personnellement pas contre le voile, pour la simple raison que ma femme le porte, cependant, au sein de la firme, ceci risque d'être mal vu par mes supérieurs et collègues

(Pfffffff au fond de moi même, comme si leurs mères et grand mères n'étaient pas voilées, comme s'ils vivaient dans un autre pays que le Maroc!!! Si seulement ils avaient le courage de chasser les clientes qui portent le voile parce qu'elles sont mal vues aussi, ou alors quand il est question de gagner de l'argent rien ne compte plus, on peut mettre ses caprices à l'écart!!!)

- Mais vous savez, je suis très ouverte en terme de relations humaines, je n'ai aucun blocage à communiquer avec les autres, bref, je ne pense pas que mon voile puisse avoir un impact sur mes relations avec les clients...

- Ok, en tous cas j'ai pris note de vos compétences, et je vous tiendrai au courant de la suite par téléphone.

À l'issue de l'entretien, j'étais optimiste, mais le fait que le point du voile eut été soulevé réduisait beaucoup cet optimisme.

Je n'ai depuis jamais eu de nouvelles de la firme, cependant, j'ai pu apprendre par deux autres amies qui avaient passé l'entretien le même jour, et qui n'étaient pas prêtes à accepter moins que le salaire que j'avais proposé au début et qui semblait très élevé aux yeux du responsable, qu'elles avaient reçu le coup de fil promis du responsable, les invitant à travailler avec le salaire qu'elles avaient exigé. Étant donné que je les dépassais en terme de moyenne scolaire et que nos qualités communicationnelles sont très proches, je pense que leur seul "atout" était l’absence de morceau de tissu sur leur chevelure.

Aujourd'hui, étant loin du Maroc, j'observe la situation négative stagnante de mes amies voilées, et cette situation me donne tout sauf l'envie de retourner à mon pays le Maroc! dans le pays occidental non musulman où je suis, je pense que j'ai plus de chance d'être jugée par mes compétences qu'au Maroc, où la culture des apparences semble prendre de plus en plus d'ampleur au fil du temps.

Comme tous les jeunes diplômés, X  a commencé à déposer des demandes d’emploi spontanées  dans diverses  entreprises. X porte le voile, mais consciente des discriminations qui peuvent  la priver d’une possibilité d’emploi, et pour se donner une chance de décrocher des entretiens,  elle a préféré ne pas  mettre  de photo sur son CV.

Deux jours après, X reçoit un appel, elle s’excite à l’idée qu’il s’agit peut être d’une convocation pour un entretien.

X décroche, effectivement, il s’agissait d’un appel formel.

- Société Y, est-ce bien Mlle X ?

- Exactement

- On vous appelle concernant votre demande d’emploi, voilà vous avez un entretien avec M. HYH demain à 10 h  au siège de l’entreprise.

- Demain à 10h ? C’est bon je serai là à l’heure !

- Ok, mais juste avant, une petite question : Je ne vois pas de photo sur votre CV, est ce que vous portez le voile Mlle ?

Choquée par la « petite question », qui allait peut être changer le cours des choses, X répondit:

- Oui, est ce que ça vous pose problème ?

- Désolé Mlle, mais on accepte pas les filles voilées dans notre entreprise ! Bonne journée ! Et désolé!

Et la ligne s’est coupée. Devant cette situation, X ne savait plus quoi dire ! Elle a essayé de trouver des excuses par ci et par là, mais le sentiment d’injustice était toujours la et les questions de liberté de pensée et de démocratie dans ce pays défilaient dans son esprit.

Au bout de quelques jours, x a appris que cette même entreprise avait embauché une autre candidate qui ne portait pas le voile et que le poste en question était celui de « responsable trésorerie ».

Il est 9h00 du matin, je suis encore dans mon lit, lorsque mon téléphone celullaire se met à sonner. J’hésite entre décrocher et laisser sonner, puisqu’à ce moment précis de la journée, j’ai le moins envie de parler. L’afficheur a été brisé, je ne peux même pas visualiser d’où provient l’appel, mais ça c’est une autre histoire. Bon, je décroche, c’est la période la plus critique de l’année, celle de la recherche de stages. Je ne peux me permettre de le passer n’importe où, n’est ce pas que je suis à ma dernière année d’études, avant de devenir LAURÉATE DU MEILLEUR INSTITUT OÙ L’ON FORME L’ÉLITE DES CADRES SUPÉRIEURS DE GESTION AU MAROC ? En tous cas la moyenne que m’a coûté l’entrée à cet institut et le message d’ouverture de son directeur, qui s’adresse toujours à nous comme étant l’élite de l’élite, ou la crème de la crème, ne me laisse pas en dire autrement. 

Revenons à nos moutons ! J’ai tout intérêt à ne rater aucun appel, si je veux augmenter mes chances de trouver un bon stage. Ca y’est, je décroche. 

Je ne m’étais pas trompée, puisque, effectivement, de l’autre bout du fil, j’entends une voix plutôt sérieuse et non familière : 

- Bonjour 

- Bonjour 

- Mademoiselle L.K? 

- Elle-même 

- C’est Madame A.H, je vous appelle du siège central de la XX, au sujet de votre demande de stage, c’est pour vous dire que vous avez été retenue pour un stage de deux mois au sein du département marketing… 

- Wow quelle bonne nouvelle ! j’en suis réellement ravie. Quand puis-je vous rencontrer ? 

- Eh bien, on pourra se voir en début de semaine. Disons ce lundi matin à 10h00, le numéro de mon bureau est le …. 

- Entendu madame, je serai au rendez-vous. Bonne journée ! 

- Merci, au revoir ! 

En raccrochant, j’étais aux anges : primo, car en déposant mes CV partout, je n’y croyais pas trop, n’est ce pas que tout marche avec les pistons ? Secundo, ce n’était pas n’importe quelle firme qui me sollicitait, mais bien une grande structure leader national dans son secteur. Bref j’ai tout pour être heureuse ! 

Le jour J, je me rends à l’entrevue, habillée d’une tenue parmi mes préférées. C’était un jour de pluie et de froid. 

Je n’ai pas de difficulté à trouver le bureau. Une dame sympathique me fait entrer à la pièce où je discuterai avec ma future superviseure de stage du projet ainsi que de quelques formalités telle que la rémunération (une chance de surcroît car, n’ayant aucun piston, je ne demandais qu’à à avoir un stage, être rémunérée relevait plutôt du luxe pour ne pas dire de la fiction à mes yeux). 

La dame arrive, elle a l’air plutôt jeune et dynamique. On s’entendrait bien à priori ! 

On discute, la discussion ne dévie à aucun moment du cadre du projet, jusqu’à la fin où elle me demande gentiment : 

- Est-ce que vous êtes couverte (désignant mes cheveux ou plutôt mon foulard) à cause du froid ? 

- Euh, non, je suis voilée (Aie le mot qui fait mal) ! Pourquoi, j’espère que vous n’avez rien contre ça… 

- Euh, non, je n’ai rien contre, du moment que vous ne me l’imposez pas à moi, c’est juste que… 

- Mais voyons, que je vous l’impose ! dans ma propre famille chacun exerce librement ses propres convictions sans qu’aucun n’entrave la liberté de l’autre, alors pourquoi ferai-je ça à quelqu’un qui n’est même pas de mon cercle intime ! 

- Je disais, que c’est juste que mon supérieur n’aimerait pas avoir une voilée dans le département ! 

À me rappeler de cet instant, j’ai du mal à croire que j’étais restée de marbre devant sa remarque, que je n’ai rien fait pour contester ses dires ! C’était de la discrimination pure et simple, mais, c’était la première fois que je vivais l’expérience, je ne savais que répondre ! 

Je suis sortie aussi bien surprise que dégoûtée de ce type de comportement ! 

Je ne savais plus à qui en vouloir, est-ce à ces recruteurs bornés pour qui, les femmes musulmanes qui choisissent de porter le foulard sont des personnes qui ne sont pas à part entière, ou alors à ces leaders d’opinions hypocrites qui font semblant de vouloir faire progresser la femme, en lui mettant les bâtons dans les roues dans le premier aspect qui implique son progrès : le droit au travail et à l’égalité de traitement! 

Quel esprit d’hypocrisie ! On fait semblant de vouloir voir la situation de la femme avancer, on l’encourage à faire de bonnes études, une fois elle devient consciente de son rôle dans la société, de l’importance de son indépendance, on détruit tout en lui faisant comprendre, qu’à cause d’un bout de tissu sur la tête, elle ne peut que rester à la maison, même si elle a accumulé tous les prix Nobel qu’elle veut ! 

Personnellement j’en ai marre de ce discours à double face de lutte contre l’obscurantisme, dont les premiers adeptes sont des personnes qui, au nom du modernisme, détruisent la femme en lui retirant le droit d’exercer un travail à la hauteur de ses études, et l’invitent à la seule option de rester à la maison, car elle n’est bonne que pour ça, et ça ce n’est pas le Coran qui le dit, mais nos chers « illuminés » qui veulent libérer la femme !